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12 Feb

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

Publié par Professeur Tournedisque  - Catégories :  #SIXTIES 1967

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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Hello très cher(ère)s ami(e)s !

Vous ne trouvez pas que ça sent l'anis (avec un "i") dans cette rubrique, aujourd'hui ?

Mais qu'est-ce qui pourrait bien expliquer cela ? Je m'interroge.

En attendant, plongeons-nous de nouveau dans le chaudron bouillant qu'était, artistiquement, l'Angleterre dans les années 60 : le compteur est à mars 1967.

Vous vous souvenez certainement du dernier article, nous avions découvert les PINK FLOYD et leur premier single « Arnold Lane ». Et bien, nous restons dans les noms de rue avec l’exceptionnelle « Penny Lane » (vous aviez compris !), qui n’est autre que la deuxième face du single « Strawberry fields forever » sorti en Angleterre en janvier.

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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Compte tenu de la remarquable qualité des deux chansons, et, un peu beaucoup aussi, de la rivalité, en tout bien tout honneur, entre JOHN LENNON, heureux papa de « Strawberry fields » et PAUL McCARTNEY, principal artisan de « Penny Lane », elles sortent séparément aux États-Unis.

Cela permet à « Penny Lane », véritable joyau multicolore, de s’offrir le N° 1 US en mars. Une chose est sûre : après ça, les BEATLES vont avoir du boulot pour faire mieux ! C’est du moins ce que tout le monde pense alors.

Comme « Strawberry fields », « Penny Lane » devait initialement constituer l'un des premiers titres du nouvel album des BEATLES (avec « When I'm sixty four », enregistré entre les deux).

L'idée, à ce moment-là, était que le disque explore les origines, l'histoire personnelle des quatre BEATLES, ainsi que celle du groupe : sorte de concept album onirique, qui aurait été une première.

Au final, GEORGE MARTIN décida de sortir un single, le dernier disque « Revolver » datant déjà de six mois, ce qui était inhabituel pour les BEATLES, et également pour relancer leur popularité, qui était un peu déclinante à ce moment-là (en fait, pour beaucoup, ils n'étaient plus les numéros un incontestés), depuis, notamment, les déclarations de JOHN LENNON au sujet du Christ, et leur décision de cesser les concerts.

Voilà pourquoi « Strawberry fields » et « Penny Lane » ne sont pas sur ce qui sera « Sgt Pepper », les BEATLES ayant l'habitude de ne pas remettre leurs singles sur les albums, considérant que ce serait les faire payer deux fois à leurs fans.

Dernière petite chose, le concept "origines" de l'album en préparation sera finalement abandonné, mais vous l'aviez compris !

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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Des BEATLES aux ROLLING STONES, il n’y a qu’un pas !

Ces derniers ont aussi sorti séparément aux USA les deux faces de leur single de janvier 1967. Nous l’avons vu, « Let’s spend the night together » a connu un accueil glacial outre atlantique.

Ce n’est pas le cas pour « Ruby Tuesday » qui se classe N° 1 US en mars 1967. La chanson est de très bonne qualité, baignée de références à la musique classique.

On y sent cependant les STONES mal à l’aise, empruntés dans un registre psychédélique qui n’est pas le leur. De plus, la période n’est pas très bonne pour le groupe puisque ses deux leaders MICK JAGGER et KEITH RICHARDS viennent d’être arrêtés pour usage de drogues et risquent la prison. Ça leur fait de la pub, mais quand même !

Il est quand même intéressant de voir que les deux plus grands groupes du monde à ce moment-là, les BEATLES et les ROLLING STONES, suivaient des voies musicales très proches : expérimentations sonores, références à la musique classique, à la musique indienne, etc.

Ceci dit, mais ce n'est qu'un avis personnel, les BEATLES étaient plus pertinents que les STONES dans ce genre de direction. C'est quelques mois plus tard, quand ils prendront la décision, comme les BEATLES d'ailleurs, de revenir à leurs racines, à leur véritable essence, que les STONES révèleront le meilleur d'eux-mêmes, et le graveront pour la postérité.

En attendant, BRIAN JONES semblait beaucoup beaucoup s'amuser à jouer de la flûte !

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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Après deux titres de ce gabarit, même les HERMAN’S HERMITS se devaient de sortir un bon disque, ce qui n'a pas toujours été le cas, comme vous le savez si vous suivez cette rubrique.

Et bien, c’est ce qu’ils font, figurez-vous. Ah, ils ont dû en suer des litres pour arriver à un pareil résultat ! (que je suis méchant...)

Toujours est-il que « There’s a kind of hush », qui se classe N° 7 en Angleterre et N° 4 aux USA en mars 1967, deviendra leur titre le plus fredonné de par le monde. N’avez-vous jamais surpris votre grand-mère en train de le murmurer les soirs d’hiver au coin du feu, ou votre dentiste le siffloter délicatement tout en exécutant son inimitable solo de roulette ?

« There’s a kind of hush » est, au départ, l’œuvre de LES REED et GEOFF STEPHENS, membres éminents non pas de l'Académie de médecine, mais du groupe THE NEW VAUDEVILLE BAND, dont nous avons déjà entendu le numéro un américain « Winchester cathedral », souvenez-vous.

Elle figure d'ailleurs sur leur album du même nom, en dessous, selon moi, de ce qu'en ont fait les HERMAN'S HERMITS quelques mois plus tard.

Mais c'est avec les CARPENTERS, en 1976, que le pire, en matière de « There’s a kind of hush » a été atteint. AU SECOURS !!!

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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On termine cette bonne série (oubliez les CARPENTERS : ils n'étaient là que pour établir la vérité historique, TOUTE la vérité historique) par l’amusant nouveau morceau sorti par les MANFRED MANN. « Ha ha said the clown », en français : ha ha a dit le clown, une joyeuse récréation musicale, bourrée de fantaisie.

Traversé de part en part par un rythme sautillant et une basse imparable, le titre fait mouche et se classe N° 4 chez nos amis britanniques en mars 1967.

Pondue par l'auteur compositeur TONY HAZZARD (qui est à l'origine de plusieurs autres singles pendant les Sixties et les Seventies : pour MANFRED MANN, les HERMAN'S HERMITS, les YARDBIRDS, les TREMELOES, et la liste est encore longue), « Ha ha said the clown » avait une vocation purement commerciale pour MANFRED MANN, destinée à asseoir sa popularité, après les quelques bouleversements et changements de personnes dont je vous ai déjà parlé (voir LES SIXTIES EN ANGLETERRE #40 et #42).

Et si vous regardez la tête que font certains membres du groupe, notamment le batteur, dans les vidéos promotionnelles de la chanson, comme celle ci-dessus, vous vous rendrez compte que ce n'était pas leur titre préféré dans le répertoire.

Disons qu'on peut le comprendre...

Mais passons à la suite.

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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Parallèlement à ce déploiement d’efforts des plus grands groupes du moment, les DAVE DEE, DOZY, BEAKY, MICK AND TICH, qui ont toujours d'aussi beaux pantalons, restent égaux à eux-mêmes et sortent une nouvelle ritournelle gentiment lubrique.

Sur un tempo enlevé, soutenu par la guitare solo de TICH, le chanteur DAVE DEE réclame un brin d’affection. La chanson s’appelle « Touch me touch me », touche moi touche moi, et se classe N° 13 en mars 1967. Schocking pour nos amis anglais de l'époque, grave !

Dire que ce titre est dans le même article que « Strawberry fields », « Penny Lane », « Ruby tuesday » ou « There's a kind of hush » !

Mais il faut toujours des faire-valoir pour permettre à d'autres de briller, n'est-ce pas ?

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Et maintenant, voici une petite curiosité.

Vous vous souvenez que le brillant JEFF BECK a quitté les YARDBIRDS en octobre 1966, dépité de devoir rivaliser avec le non moins brillant JIMMY PAGE.

Et bien notre ami JEFF est un peu désœuvré en ce début 1967. Il s’ennuie. Aussi, il enregistre son petit single bien à lui : « Hi ho silver lining ».

A vrai dire, il aurait aussi bien fait de s’abstenir, le résultat étant plus proche d’une complainte psychédélique à deux sous que d’un blues-rock rageur. Il faut d’ailleurs attendre la fin du morceau pour se rappeler que JEFF sait jouer de la guitare.

Nonobstant, le titre se classe N° 14 en mars 1967, ce qui est déjà très surprenant. Encore plus fort, tenez-vous bien, ressorti en 1972 et 1982, le disque sera de nouveau un hit en Angleterre. Remarquez, c’était peut-être dans la catégorie comique.

Si je vous ai mis aussi la version de « Hi ho silver lining » par THE ATTACK, c'est parce qu'elle précédait de quelques jours celle du grand JEFF dans les bacs.

Au final, c'est cette dernière qui se distingua dans les charts anglais, ce qui fait que l'on ne se rappelle que de celle-là.

Je crois avoir rétabli la justice, là, non ?

Ceci dit, même s'il était assez indélicat de la part de JEFF de sortir exactement le même morceau (créé au départ par les américains SCOTT ENGLISH, ça ne s'invente pas, et LARRY WEISS), à quelques jours près, qu'un autre groupe, même si la chanson n'est franchement pas terrible, elle a quand même une petite importance, puisqu'elle permit à JEFF de rencontrer ROD STEWART (aux chœurs sur le titre), avec qui il défraiera cette chronique dans pas bien longtemps, vous verrez.

Et c'est sur ces entrefaites que nous allons clore le volet anglais de notre exploration de mars 1967 : direction la France et les États-Unis !

LES SIXTIES EN ANGLETERRE #51

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Et bien, aux USA, en dehors de « Ruby tuesday » et « Penny lane », qui ont tour à tour atteint le numéro un, d'autres y parviennent aussi, se glissant entre les deux monstres sacrés anglais : tout d'abord DIANA ROSS et les SUPREMES, avec « Love is here and now you're gone », puis les TURTLES avec l'immense tube « Happy together ».

Belle brochette !

Et chez nous, bien sûr les BEATLES et les STONES se taillaient la part du lion (pour des anglais, c'est bien normal), mais côté français, on notait que SALVATORE ADAMO était indéboulonnable avec « Inch Allah », encore en tête des ventes des disques en français, suivi de près par le désormais incontournable MICHEL POLNAREFF, et son « Ta ta ta » (chanson à double sens ?), lui-même talonné par l'inévitable JOHNNY HALLYDAY, avec « Hey Joe », reprise au fulgurant jeune américain JIMI HENDRIX, qui venait tout juste de démarrer sa carrière météoritique dans les charts (je vous mets AUSSI sa version, pas possible de faire autrement !)

Et c'est avec cette bombe atomique musicale qu'est « Hey Joe » par JIMI HENDRIX que nous en terminerons pour aujourd'hui !

Suite au prochain numéro, qui n'aura rien à voir avec l'anis, les glaçons, les olives et le chant des cigales, celui-là, à paraître très prochainement !

D'ici là, je lève mon verre à votre santé, et vous rappelle que vous pouvez vous ABONNER, histoire de ne pas en perdre une miette, PARTAGER, comme vous le feriez avec, par exemple, des biscuits salés, mettre des COMMENTAIRES, les mêmes éventuellement que ceux que vous feriez, un samedi soir, vers 19H00, avec quelques ami(e)s venu(e)s vous voir, et cliquer, délicatement ou non, sur J'AIME (51, je t'aime, j'en boirais des tonneaux) !!!

A très bientôt, foi de Tournedisque !

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